Compétitivité
Réunion ministérielle informelle

Conseil informel Compétitivité – Les ministres en charge de l’Economie ont débattu des améliorations à apporter à la législation de l’UE pour renforcer la compétitivité de l’économie européenne

Les ministres en charge de l’Economie se sont retrouvés le 20 juillet 2015 à Luxembourg pour une réunion informelle dédiée aux questions de compétitivité. Intitulée "Trading beyond borders. Competing globally. What the EU can do for you", la réunion présidée par Étienne Schneider, vice-Premier ministre et ministre luxembourgeois de l’Économie, a porté sur les bénéfices potentiels que les entreprises pourraient tirer de règles européennes bien pensées et cohérentes. Il s’agissait de trouver une réponse à la question suivante : "Comment faire pour que l’Europe et ses règles apportent une plus-value tangible à nos économies ?"

"Il y a un souhait presque unanime pour des règles européennes mieux pensées et plus cohérentes", indique Etienne Schneider

Conférence de presse"Notre objectif est de maximiser la valeur ajoutée européenne et d’éliminer les coûts de la "non-Europe", c’est-à-dire les coûts auxquels les entreprises doivent faire face quand elles s’engagent au-delà de leurs frontières", a déclaré Etienne Schneider en guise d’introduction à la conférence de presse. A ses yeux, le fait que les entreprises doivent se mettre en conformité "avec tous les détails, même insignifiants", de 28 législations nationales "étouffe" leur volonté de vendre au-delà de leurs frontières nationales. "Les consommateurs sont les principaux perdants, car ils ne sont pas libres d’acheter ce qu’ils veulent où ils veulent", a souligné le ministre.

Afin d’encourager une discussion ouverte, la Présidence luxembourgeoise a invité plusieurs intervenants pour qu’ils partagent leurs propres expériences et perspectives avec les ministres, et avec Elzbieta Bienkowska, commissaire européenne chargée du marché intérieur et de l'industrie. Parmi les intervenants figuraient  l’ancien commissaire européen et directeur de l'organisation mondiale du commerce (OMC) Pascal Lamy, l’homme d’affaires luxembourgeois Gérard Lopez, le président et CEO de SES Karim Michel Sabbagh et Ann Mettler, qui est à la tête du "European Political Strategy Center" qui dépend de la Commission.

"Leurs propos nous ont permis d’appréhender cette problématique sous des angles très différents", a indiqué Etienne Schneider. "J’en conclus sur la substance, qu’il y a un souhait presque unanime pour des règles européennes mieux pensées et plus cohérentes", a-t-il dit.

Etienne Schneider a également noté "un grand intérêt" pour un recours accru au principe de reconnaissance mutuelle dans les réglementations européennes. "L’idée est de créer des règles communes et harmonisées pour protéger les intérêts essentiels, tels que la protection des consommateurs ou les normes de sécurité, et d’appliquer la reconnaissance mutuelle aux éléments non-essentiels et aux détails", a-t-il expliqué, soulignant que "c’est à grâce à la reconnaissance mutuelle que les produits peuvent circuler librement à travers l’UE".

Pour Etienne Schneider, le Conseil Compétitivité de l’UE doit jouer "un rôle nettement plus actif"

Réunion informelle des ministres responsables pour la Compétitivité le 20 juillet 2015Etienne Schneider estime que le Conseil Compétitivité de l’UE doit jouer "un rôle nettement plus actif" pour rendre les règles européennes plus efficaces. "C’est une grande priorité pour la Présidence luxembourgeoise de rendre notre Conseil plus politique et plus dynamique", a-t-il indiqué. "Cela est nécessaire aussi pour accroître notre poids par rapport aux autres formations du Conseil", a-t-il précisé.

Pour mieux prendre en compte la complexité des facteurs qui impactent la compétitivité et le marché intérieur, une nouvelle méthode de travail sera mise en place pour la première fois pour le prochain Conseil compétitivité en octobre. "Au début de chaque réunion du Conseil Compétitivité, je souhaite procéder à un "checkup" de la compétitivité", a annoncé Etienne Schneider. "Ce sera le premier point de l’ordre du jour", a-t-il précisé. Dans ce contexte, Elzbieta Bienkowska présentera les principaux indicateurs économiques et les dernières évolutions, y compris au niveau sectoriel.

"Je présenterai ensuite une liste des principaux dossiers – actuels et à venir – sur la table et qui sont susceptibles d’avoir un impact significatif sur la compétitivité et le marché intérieur, qu’ils tombent sous les compétences du Conseil Compétitivité ou sous celle d’autres formations du Conseil", a poursuivi le ministre.

L’objectif d’un tel "mainstreaming" est de faire en sorte que la compétitivité de l’économie européenne soit mieux prise en compte lorsque des règles européennes sont élaborées. "L’idée est aussi de contribuer à une meilleure coordination en amont de l’élaboration de nouvelles initiatives par la Commission", a indiqué Etienne Schneider. Il entend ainsi inviter aux prochaines réunions du Conseil "Compétitivité" des commissaires qui ne sont pas directement en charge de la compétitivité, mais dont les décisions ont "une certaine influence" sur la compétitivité européenne. Etienne Schneider a notamment nommé les commissaires en charge  de l’environnement et des affaires sociales.

"Nous devons faire un "mainstreaming" de la compétitivité à travers toutes les autres formations du Conseil et discuter des véritables enjeux économiques", a pour sa part souligné Elzbieta Bienkowska. Elle estime qu’une telle démarche serait "très utile" en vue de renforcer l’économie européenne. A ses yeux, des sujets comme l’énergie, l’environnement, le transport ou le marché du travail sont des sujets qui "peuvent contribuer au marché unique et à la compétitivité européenne", si bien qu’ils doivent aussi être discutés au niveau des ministres en charge de la Compétitivité.

  • Mis à jour le 20-07-2015