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COP21 – Carole Dieschbourg salue à Luxembourg un bon accord qu’il s’agira désormais de mettre en œuvre

Carole Dieschbourg en conférence de presseAu surlendemain de la conclusion d’un accord sur la lutte contre le changement climatique lors de la COP 21 à Paris, la ministre de l’Environnement et présidente du Conseil des ministres de l’Environnement de l’Union européenne (UE), Carole Dieschbourg, a convié la presse à Luxembourg, le 14 décembre 2015, pour présenter le bilan de la conférence climatique.

La ministre a salué à cette occasion un "succès" avec la conclusion "du tout premier accord universel et contraignant" sur le climat, tout en prévenant qu’il s’agissait désormais de le mettre en œuvre. "C’est une bonne base qui permet d’accélérer la transition vers une nouvelle forme d’économie et de vivre ensemble", a-t-elle indiqué.

Parmi les piliers de cet accord, Carole Dieschbourg a relevé la définition d’un objectif de long terme, qui prévoit de limiter le réchauffement "bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels" et de "poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C". Elle a également mis en avant les cycles de révisions prévus tous les cinq ans qui permettront de réviser les objectifs à la hausse, des règles claires en matière de transparence permettant des bilans réguliers, ainsi que l’engagement en faveur des pays en développement auxquels a été garantie la somme de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. "Cette somme est un plancher qui pourra être relevée dans le temps", a dit la ministre.

Pour ce qui est de la méthode, Carole Dieschbourg a rappelé qu’au début de la conférence de Paris, de très nombreux éléments du projet d’accord étaient flous et que le passage, la seconde semaine, aux négociations au niveau ministériel, avait permis de faire avancer les choses. La ministre a salué dans ce contexte le partage de travail entre les 28 ministres de l’Environnement de l’UE et "l’effort commun" des Européens, notant que cela avait été possible grâce à la définition d’une position commune et d’un "bon mandat" en amont de la COP 21. La Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE a fait en sorte que le sujet soit discuté dans toutes les formations du Conseil, a-t-elle rappelé.

Parmi les clés du succès, la ministre a également salué le travail du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui présidait la conférence, qualifié d’"immense diplomate", ainsi que la mise en place de groupes de travail thématiques. De même, la volonté politique exprimée au sommet par les chefs d’Etat et de gouvernements lors de la cérémonie d’ouverture, le travail de la société civile, ainsi que la prise de conscience désormais mondiale de l’urgence de lutter contre le changement climatique ont été des facteurs de réussite, a encore estimé Carole Dieschbourg.

Le travail de la Présidence luxembourgeoise dans le contexte de la COP21 aura été de coordonner le travail des 28 Etats membres, a expliqué la ministre, qui a indiqué que c’était notamment sur initiative de la Présidence qu’avait été proposée la référence au 1,5 °C, retenue "unanimement", afin "de pouvoir constituer des alliances". Ces alliances ont par la suite permis de faire pression sur les pays les plus réticents.

Désormais, pour entrer en vigueur, l’accord devra être ratifié entre le 22 avril 2016 et le 22 avril 2017 par "au moins 55 pays" représentant "au moins 55 %" des émissions mondiales et il s’agira pour les Etats de définir des plans d’action nationaux en vue de 2050. En 2018, une première réunion de dialogue entre les parties sera organisée avant le premier cycle de révision prévu en 2023.

Interrogée par un journaliste, Carole Dieschbourg a encore souligné que si l’accord conclu était "un bon accord, il n’était pas parfait" car il avait fallu trouver un compromis entre de nombreux Etats, notamment sur les cycles de révision que l’UE aurait préféré voir débuter plus tôt.

De même, les formulations proposées par l’UE n’ont pas toujours été retenues, notamment au sujet de la "décarbonisation" de l’économie. Le projet final retient que l’objectif doit être atteint en visant "le plus vite possible" un pic des émissions et que l’on voudrait atteindre "un équilibre" entre les émissions d’origine humaine et leur absorption par des puits de carbone, ce qui pour la ministre "est la même chose que la neutralité des émissions". "Cela revient à traduire les choses dans une formulation acceptable pour certains pays qui ne pouvaient accepter le terme de décarbonisation", a-t-elle dit.

Carole Dieschbourg a encore souligné que pour l’UE, le plus important était d’obtenir un cadre robuste "le plus contraignant possible" avec des règles en matière de transparence et de révision des objectifs. "Nous savions que, comme c’est le cas au niveau européen, quand on a un bon cadre, on va progressivement de l’avant", a-t-elle conclu.
  • Mis à jour le 14-12-2015