Emploi, politique sociale, santé et consommateurs
Réunion du Conseil

Conseil EPSCO – Les ministres de la Santé adoptent des conclusions sur la stratégie de l'UE visant à réduire les méfaits de l'alcool, la médecine personnalisée, la démence et les enseignements à tirer de l'épidémie d'Ebola

epsco-mutschLes ministres de la Santé des Etats membres de l’Union européenne (UE) se sont retrouvés le 7 décembre 2015 à Bruxelles pour le dernier Conseil "Emploi, Politique sociale, Santé et Consommateurs" (EPSCO) organisé sous Présidence luxembourgeoise. La réunion, présidée par Lydia Mutsch, ministre de la Santé, a permis aux participants d’adopter des conclusions sur quatre sujets : la stratégie de l'UE visant à réduire les méfaits de l'alcool, la médecine personnalisée pour les patients, la démence et les enseignements à tirer de l'épidémie d'Ebola. Lydia Mutsch s’est particulièrement félicité de l’adoption de conclusions sur la médecine personnalisée et la démence, ces deux sujets constituant les deux grandes priorités de la Présidence luxembourgeoise en matière de santé publique.

Stratégie de l'UE visant à réduire les méfaits de l'alcool

Les ministres ont adopté des conclusions sur la Stratégie de l'UE visant à réduire les méfaits de l'alcool.

Lydia Mutsch, qui a souligné lors de la conférence de presse qui a suivi le Conseil, que l'abus d'alcool cause 3,3 millions de décès par an dans le monde, a appelé à mettre en place un "cadre de coopération entre les États membres", étant donné que la précédente stratégie a expiré en 2012 et que le plan d'action expirera en 2016. "La Présidence luxembourgeoise s'associe pleinement aux appels clamés haut et fort par les ministres de la Santé lors de la réunion informelle à Riga en avril de cette année, ainsi que lors du Conseil de juin, mais aussi à l’invitation claire de la part du Parlement européen en faveur d’une nouvelle Stratégie de l'Union en matière d'alcool d’ici la fin de l’année prochaine", a-t-elle dit.

Cette stratégie devrait s'attaquer aux conséquences sanitaires et socioéconomiques de la consommation nocive d'alcool et privilégier les initiatives ayant une dimension transfrontière, peut-on lire dans les conclusions. Les États membres et la Commission sont également invités à mettre l'accent sur la prévention des comportements à risque liés à la consommation d'alcool chez les jeunes et à envisager la possibilité d'imposer un étiquetage des ingrédients et une déclaration nutritionnelle, en particulier de la valeur énergétique, des boissons alcoolisées.

La médecine personnalisée pour les patients

Lydia Mutsch s’est félicitée que "pour la première fois, une Présidence a réussi à faire avancer les discussions sur les pistes de solutions à proposer et à poser les jalons pour une stratégie européenne en matière de médecine personnalisée".  Se concentrant sur le patient et l’innovation, la médecine personnalisée va "changer les programmes de prévention contre l’obésité ou le cancer et d’autres maladies chroniques rares ou complexes", a rappelé la ministre, tout en ajoutant que ce modèle médical permet également "d’établir l'existence d'une prédisposition à une maladie ou d’assurer une prévention ciblée". 

Dans leurs conclusions, les ministres invitent les États membres à favoriser l'accès à une médecine personnalisée cliniquement efficace et financièrement soutenable en développant des politiques centrées sur le patient. Lydia Mutsch a cependant tenu à souligner que "l’intégration de la médecine personnalisée dans les pratiques cliniques et les soins au quotidien s’avère encore difficile compte tenu des nombreux obstacles et défis qui s’opposent encore à un accès, en temps opportun, à des traitements ciblés". Dans ce contexte, elle a appelé les Etats membres à coopérer en vue de "faire évoluer la médecine personnalisée d’une approche "sur mesure" vers un concept accessible au plus grand nombre".

Le projet de conclusions du Conseil s'appuie sur les résultats d'une conférence de haut niveau sur la médecine personnalisée, organisée le 8 juillet 2015 à Luxembourg par la Présidence luxembourgeoise.  

Personnes atteintes de démence : améliorer les politiques et pratiques en matière de soins

Le Conseil a adopté des conclusions sur la démence, deuxième grande priorité de la Présidence luxembourgeoise dans le domaine de la santé publique, alors que 47,5 millions de personnes dans le monde sont actuellement atteintes de démence, dont 6,4 millions dans l'UE. "Avec le vieillissement démographique de notre population, les chiffres vont augmenter dans les prochaines années pour toucher 9 millions de personnes dans l’UE d’ici 2030", a précisé la ministre, tout en rappelant que cette maladie touche le patient, mais aussi son entourage et la société dans son ensemble.

Lydia Mutsch a appelé à "renforcer notre collaboration en mettant un accent particulier sur le rôle de la prévention des facteurs de risque, y inclus la prévention secondaire, le diagnostic précoce, et la prise en charge adéquate post diagnostic en termes de réduction du fardeau que représente la démence dans une société vieillissante".

Ainsi, les conclusions invitent les États membres à fournir un traitement et une prise en charge appropriés aux personnes atteintes d’une démence, à leurs familles et au personnel soignant, l’objectif étant de parvenir à la déstigmatisation de la démence, d’approfondir l’échange de bonnes pratiques quant à la prévention, le diagnostic et le traitement de la démence, d’investir dans la recherche, d’adapter le rôle et la formation des soignants formels et informels et finalement d’assurer l’accompagnement adéquat des malades et de leur entourage. Les conclusions du Conseil tiennent compte des discussions des ministres de la Santé lors de la réunion informelle des 24 et 25 septembre 2015 à Luxembourg.

Enseignements tirés de l'épidémie d'Ebola

Enfin, les ministres ont adopté des conclusions sur un quatrième sujet : les enseignements tirés de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest pour la sécurité sanitaire dans l'UE.

Lydia Mutsch a commencé par rappeler que l’épidémie d’Ebola a coûté la vie à plus de 11.000 personnes dont 500 professionnels de la santé, se transformant en une crise de santé publique, humanitaire et socio-économique.

Les conclusions mettent l'accent sur la planification de la préparation et de la réaction des États membres de l'UE à des menaces transfrontières graves sur la santé et sur leur coopération visant à renforcer la sécurité sanitaire dans l'Union européenne en cas d'éventuelles épidémies futures.

Le projet de conclusions s'appuie sur les résultats de la conférence Ebola organisée conjointement par la Commission et la Présidence luxembourgeoise du 12 au 14 octobre 2015 au Luxembourg.

  • Mis à jour le 07-12-2015