Affaires étrangères
Réunion avec Pays tiers

12e réunion des ministres des Affaires étrangères de l’ASEM – Jean Asselborn et Federica Mogherini soulignent l’importance de la coopération entre l’Europe et l’Asie pour affronter les défis mondiaux communs

asem-ceremonie-ouvertureLa 12e réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Asia-Europe Meeting (ASEM), intitulée "Travailler ensemble à un futur durable et sûr", a lieu à Luxembourg les 5 et 6 novembre 2015.

L’objectif de cette réunion est de faire le point sur les engagements pris lors du sommet de Milan d’octobre 2014 et de préparer le 20e anniversaire de l’ASEM qui sera célébré lors du prochain sommet de l’ASEM en Mongolie prévu pour juillet 2016.

La première session a porté sur le changement climatique, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la gestion et la réduction des risques de catastrophe ; et la deuxième session se concentre sur la connectivité et l’avenir de l’ASEM. Le 6 novembre, une séance de réflexion est consacrée aux questions internationales et régionales.

Le Grand-Duc Henri, Jean Asselborn, ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes et Federica Mogherini, Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, ont insisté sur la nécessité de renforcer la coopération entre l’Europe et l’Asie pour affronter les défis mondiaux communs.

Façonner ensemble l'évolution politique, économique et sociale en Europe et en Asie, dans un esprit de coopération mutuellement bénéfique

Dans son discours d’ouverture, le Grand-Duc Henri a souligné que l’Asie et l’Europe sont aujourd'hui "des acteurs incontournables de la géopolitique mondiale". "L’ASEM compte 53 partenaires ; 11 sont membres du G-20. Nos deux continents cumulent, près de la moitié du PIB mondial, près de 60 % de sa population et près de 60 % de son commerce. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes", a-t-il dit.

A ses yeux, l’un des défis majeurs de l’ASEM au cours de la prochaine décennie consistera à "façonner ensemble l'évolution politique, économique et sociale en Europe et en Asie, dans un esprit de coopération mutuellement bénéfique". Cette évolution devra selon lui être basée sur "des économies durables" tout en contribuant à "renforcer les nouvelles ‘routes de la soie’ et la connectivité entre l'Europe et l’Asie".

Federica Mogherini insiste sur la nécessité d’une approche commune pour affronter les défis mondiaux

Federica Mogherini a quant à elle souligné la nécessité d’une approche commune entre l’UE et l’Asie pour affronter les défis mondiaux. Elle a expliqué que les sujets qui sont à l’agenda de la 12e réunion des ministres des affaires étrangères de l’ASEM, notamment le changement climatique, les objectifs de développement durable et la gestion des catastrophes naturelles, étaient d’intérêt à la fois pour l’Asie et l’Europe. "Nous pouvons et devons souligner nos engagements envers une COP 21 réussie à Paris", a-t-elle souligné en évoquant le changement climatique.

Saluant le fait que le continent européen et celui asiatique étaient "de plus en plus interconnectés", elle a souligné l’importance de renforcer la connectivité entre les deux continents  à travers "la construction de réseaux et d’infrastructures pour une meilleure connexion entre l’Europe et l’Asie et au sein de nos régions".

Enfin, Federica Mogherini s’est félicitée du fait que l’Europe et l’Asie aient appris à coopérer sur toutes les questions, y compris "celles qui sont plus difficiles", par exemple la migration, le contre-terrorisme, le commerce, et les valeurs communes entre l’UE et l’Asie. "Même si, dans la plupart des cas, nous ne partageons pas les mêmes frontières, nous partageons les mêmes préoccupations sur les problèmes liés aux crises actuelles", a-t-elle dit, en évoquant la Syrie, la Libye, et la menace mondiale causée par le terrorisme et la radicalisation.

Jean Asselborn plaide pour un renforcement du pilier économique de l’ASEM

Dans son discours d’ouverture, Jean Asselborn a expliqué que depuis la dernière réunion de l’ASEM à Milan, l’Asie et l’Europe avaient dû faire face à "de nouveaux défis mettant à mal les fondements de notre système international". Que ce soit en matière de terrorisme, des migrations, de traite des êtres humains, ainsi que de l’instabilité au Proche-Orient, ces crises requièrent selon lui des réponses mondiales.

Il a expliqué que l’année 2015 était "une année charnière pour notre planète et nos peuples", en évoquant l’adoption des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) en septembre à New York, et les enjeux de la Conférence climatique de Paris (COP21) en décembre.

Pour le ministre, le dialogue Europe-Asie "a fait ses preuves" au cours des 19 dernières années en accueillant de nouveaux partenaires, "en s’adaptant à de nouveaux défis" et "en s’ouvrant à des sujets d’intérêt mutuel" comme la sécurité nucléaire, le tourisme, les droits de l’homme, les réseaux de transport logistiques, le dialogue interculturel, la connectivité ou encore l’emploi des jeunes. Ce dernier sujet était d’ailleurs le thème du 1er Young Leaders Summit, organisé par la Fondation Asie-Europe (ASEF), qui a réuni près de 120 jeunes à Luxembourg pour discuter du travail des jeunes et de l’entreprenariat.  

A ses yeux, l’ASEM est depuis sa création en 1996 "une plate-forme importante" pour le dialogue politique, la coopération économique et les échanges culturels et sociaux entre l’Europe et l’Asie" et "un forum qui contribue à une meilleure compréhension pour relever les défis mondiaux et régionaux et promouvoir la paix, la prospérité et le développement durable pour tous". "Mais l’ASEM se doit aussi de renforcer son pilier économique", a-t-il ajouté, soulignant que la connectivité, dans toutes ses composantes, pouvait être le vecteur de ce renforcement.

  • Mis à jour le 05-11-2015