Emploi, politique sociale, santé et consommateurs
Réunion ministérielle informelle

Conseil EPSCO informel – La Présidence luxembourgeoise veut donner une plus grande visibilité au volet social dans la gouvernance de l’UE et de l’Union économique et monétaire

Conférence de presseLes ministres du Travail et des Affaires sociales de l’Union européenne (UE) se sont retrouvés le 16 juillet 2015 à Luxembourg pour une réunion informelle dédiée aux questions de l'Emploi, des Affaires sociales et de l'Égalité des chances. La première session consacrée à la dimension sociale dans la gouvernance de l’UE et de l’Union économique et monétaire (UEM), quelques semaines après la publication du rapport des cinq présidents sur l’approfondissement de l’UEM qui abordait lui aussi la question du volet social, a été coprésidée par les ministres du Travail, de l’Emploi et de l’Economie sociale et solidaire, Nicolas Schmit, et de la Sécurité sociale, Romain Schneider.

En guise d’introduction à la conférence de presse, Nicolas Schmit a rappelé la nécessité de donner une plus grande visibilité au social et de renforcer la gestion des questions sociales dans la gouvernance, à l’heure où l’Europe traverse une phase critique. "Cette préoccupation partagée par les Européens, notamment en cette période de sortie de crise, mérite des réponses concrètes", a indiqué le ministre, qui a souligné aussi la nécessité d’adopter une approche différente par rapport à ce qui a été fait par le passé. Dans ce contexte, il appartiendra également de trouver des solutions au chômage des jeunes, qui reste une "plaie en Europe", a indiqué Nicolas Schmit.

Marianne Thyssen, la commissaire européenne en charge de l’Emploi, des Affaires sociales, des Compétences et de la Mobilité, a indiqué que même si 1,5 millions d’emplois avaient été créés en 2014 dans l’UE, la situation reste "dramatique", car 23 millions d’Européens, dont 4 millions de jeunes, sont toujours au chômage. Dans ce contexte, la Commission présentera à la fin de l’année 2015 un Paquet mobilité pour favoriser la mobilité des travailleurs au sein de l’UE, a annoncé la commissaire.

Romain Schneider a pour sa part résumé les différentes interventions des Etats membres qui se sont tous accordés pour dire que la dimension sociale devait être placée au centre des préoccupations lors des prochaines étapes du processus d’intégration de l’Union. En effet, le développement du chômage et la pauvreté au sein de l’UE constituent une "menace pour le bien-être général, la paix sociale et développement économique".

Le débat a également porté sur la mobilité des travailleurs, la lutte contre le chômage des jeunes et l’inclusion de l’égalité hommes-femmes dans toutes les politiques de l’Union, a indiqué Romain Schneider.

En matière de gouvernance, les ministres ont constaté que le système existant pouvait être adapté pour promouvoir de manière équilibrée une compétitivité plus forte, une convergence structurelle et une croissance inclusive et durable tout en garantissant la cohésion sociale. Une "gouvernance adéquate, prévoyant une approche spécifique pour les politiques de l’Emploi et sociale" est à ce titre indispensable, a indiqué Romain Schneider, rappelant que les questions sociales et d’emploi sont étroitement liées à la coordination des politiques économiques, financières et budgétaires au sein de l’Union.

Réunion informelle "Emploi, affaires sociales et égalité des chances": 1re session de travailPour mener cela à bien, la clause sociale horizontale du Traité de Lisbonne, qui stipule que "toutes les politiques et actions de l'Union soient définies en tenant compte des exigences liées à la promotion d'un niveau d'emploi élevé, à la garantie d'une protection sociale adéquate, à la lutte contre l'exclusion sociale ainsi qu'à un niveau élevé d'éducation, de formation et de protection de la santé humaine", pourra être considérée davantage dans le cadre d’application de la gouvernance et en ce qui concerne l’élaboration des programmes d’ajustement macro-économiques. Les déséquilibres sociaux pourront par ailleurs être prévenus et corrigés grâce à la consolidation du cadre existant, a indiqué le ministre. Enfin, des avancées convergentes des systèmes sociaux pourront favoriser une meilleure coordination et éviter le phénomène de course vers le bas.

En conclusion, les Etats membres ont mentionné qu’il était indispensable s’appuyer sur les bases juridiques de l’Union mais également respecter les compétences des Etats membres, les cultures des systèmes sociaux et œuvrer à l’établissement d’un consensus. Il faudra "mettre à profit les outils existants dont dispose l’Union pour l’application des réformes sociales et durables qui rendront l’UE plus résistante aux chocs, plus performante et plus prospère à long terme", ont encore indiqué les ministres.

  • Mis à jour le 16-07-2015