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"Il ne doit pas y avoir d'Europe à la carte", a déclaré le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes Jean Asselborn

"Il ne doit pas y avoir d’Europe à la carte", a déclaré le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes et ministre de l’Immigration et de l’Asile, Jean Asselborn, dans une interview au Trierischer Volksfreund du 1er juillet 2015 à l’occasion du lancement de la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE, au cours de laquelle il a abordé le Brexit, le Grexit, la migration et le TTIP.Jean Asselborn

Interrogé sur une possible sortie du Royaume-Uni de l’UE ("Brexit"), le ministre a précisé qu’il ne faut pas remettre en question les principes fondamentaux de l’UE, comme la liberté de circulation.

Quant à une possible sortie de la Grèce de la zone euro ("Grexit"), Jean Asselborn a estimé que "l’on est arrivé à un moment décisif" et que "la décision est maintenant entre les mains du peuple grec".

Le ministre a encore souligné que "l’on ne doit pas remettre en question le succès de l’UE", malgré une "tendance à tenir l’UE responsable pour la majorité des problèmes auxquels sont confrontés les Etats membres".

Quant à la problématique de la migration, Jean Asselborn a jugé que "la situation est très critique" et a ajouté qu’il s’agit d’un "problème paneuropéen" qui nécessite une "réponse européenne", et "non pas d’un problème des Etats méditerranéens". Il a souligné l’importance de trouver une "solution fondée sur la solidarité européenne" et de renforcer la protection des frontières, le retour de migrants irréguliers, la migration légale ainsi que la lutte contre les trafiquants.

Dans une autre interview avec la radio allemande Bayern 2, Jean Asselborn a critiqué la décision des chefs d’Etat et de gouvernement qui ont rejeté lors du Conseil européen du 25 juin 2015 le caractère obligatoire de la proposition de la Commission concernant la répartition de 40 000 réfugiés syriens et érythréens et ont opté pour une approche volontaire. Sans le Conseil européen, les ministres de l’Intérieur de l’UE auraient déjà avancé beaucoup plus dans leur coopération avec la Commission européenne, a-t-il jugé.

Interrogé par le Trierische Volksfreund sur le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) avec les Etats-Unis, le ministre a affirmé que "les progrès atteints jusqu’à présent ne sont pas suffisants pour envisager la conclusion d’un accord jusqu’à la fin de l’année". Mais, a-t-il ajouté, des dossiers essentiels seront abordés lors de la Présidence luxembourgeoise, comme l’ouverture des marchés publics aux Etats-Unis. Concernant ce point, "nous attendons de concessions importantes de nos partenaires américains", a-t-il souligné.

Dans l’interview, Jean Asselborn explique encore comment la Présidence luxembourgeoise de 2015 changera par rapport à celle de 2005, vu le fait qu’en application du traité de Lisbonne, une grande partie des tâches relatives à la politique étrangère ont été transférées à la Haute Représentante de l’Union pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, et qu’un poste de président du Conseil européen, occupé actuellement par Donald Tusk, a été créé.

Le ministre s’est néanmoins dit "optimiste", soulignant ses expériences acquises en 2005 ainsi que les contacts qu’il a pu forger en dix ans de mandat. Il a déclaré être en "concertation étroite" avec Federica Mogherini et souligné l’importance des capacités de négociation des ministres des Affaires étrangères et européennes qui préparent les réunions des chefs d’Etat et de gouvernement, donc le Conseil européen.

  • Mis à jour le 01-07-2015