Transport, télécommunication, énergie
Réunion ministérielle informelle

Conseil énergie informel – Les ministres se sont penchés sur le fort potentiel des nouvelles technologies pour la transition énergétique

conference-presse-schneider-caneteLa question de la transition énergétique européenne et du potentiel des nouvelles technologies énergétiques était au cœur de la réunion informelle des ministres de l’Energie, qui se sont retrouvés le 23 septembre 2015 à Luxembourg. Près de 500 experts étaient de plus réunis pour la conférence SET Plan (pour Strategic Energy Technology Plan), qui traitait de la recherche et l’innovation dans le domaine des technologies stratégiques de l’énergie.

Les discussions de cette réunion informelle se sont articulées autour de trois volets : les opportunités  économiques offertes par la transition énergétique européenne, les synergies possibles entre les politiques de l’énergie et les politiques d’aide au développement ainsi que la question de l’investissement dans le secteur de l’énergie.

Lors d’une conférence de presse à l’issue de cette réunion informelle, le Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie Étienne Schneider qui a présidé la réunion s’est dit convaincu du "fort potentiel de croissance et de création d’emplois" du secteur énergétique. Il a souligné que les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, l’infrastructure et les technologies dites ‘intelligentes’ et flexibles ainsi que les technologies plus durables dans le secteur du transport sont "la clé pour l’avenir dans le secteur".

Pour alimenter les échanges lors de cette réunion informelle, le ministre avait invité plusieurs experts, innovateurs et pionniers du monde de l’énergie. Parmi ses hôtes qui sont intervenus sur les questions liées à la transition énergétique, il y a eu Elon Musk, initiateur de projets comme SpaceX, SolarCity ou PayPal et CEO de Tesla, une référence mondiale dans la construction de voitures électriques haut de gamme, l’Américain Jeremy Rifkin, économiste et sociologue, ou encore le suisse Bertrand Piccard, pilote et cofondateur du projet "Solar Impulse" qui fait la promotion des énergies renouvelables en faisant le tour du monde à bord d’un avion propulsé par l’énergie solaire. Pour Etienne Schneider, ces patrons d’entreprise "sont la preuve vivante que la transition énergétique n’est pas un obstacle au développement économique, mais bien au contraire, peut servir de moteur à ce dernier".

Un autre sujet à l’ordre du jour était l’énergie dans le contexte du développement. L’aide au développement peut aider un milliard de personnes qui n’ont pas accès à l’électricité de sauter l’étape des énergies fossiles et de passer directement à une énergie moins chère, plus propre et mieux adaptée aux conditions locales, a expliqué Etienne Schneider. Adnan Z. Amin de l’agence internationale des énergies renouvelables IRENA ainsi que Jean-Louis Borloo qui préside la fondation ‘Energie pour l’Afrique’ ont partagé leurs expériences.

En réponse à un journaliste, Etienne Schneider a précisé que les orateurs intervenus au cours de la réunion informelle "ont fait comprendre le potentiel économique énorme dans les pays du Tiers monde", mais aussi le "risque énorme" que les gens de ce continent décident un jour "d’avoir une meilleure vie ailleurs". D’où la nécessité de les soutenir, pour qu’ils avancent sur la voie du progrès, en leur donnant "un accès facile à l’énergie", surtout à l’énergie électrique. "Il s’agit d’une situation win-win, car des investissements dans de telles régions peuvent aussi permettre aux investisseurs européens de faire des bénéfices", a expliqué le ministre. Etienne Schneider a enfin souligné l’importance de "combiner de plus en plus" la politique de développement avec celle de l’énergie.

Les ministres ont également eu des échanges sur la question de l’investissement dans l’énergie. Ils ont souligné la nécessité d’assurer que le plan d’investissement dit Juncker contribue à doper les investissements dans le secteur énergétique.

Le commissaire européen à l'Energie et au Climat, Miguel Arias Cañete, a souligné l’importance de l’investissement dans le secteur de l’énergie. Pour atteindre les objectifs climatiques que l’UE s’est donnés pour 2030, il faut investir 200 milliards d’euros par an, a insisté le commissaire, qui a déploré le déficit d’investissement, notamment dans le secteur de l’efficacité énergétique. "Pour arriver à notre objectif de 27 %, il faudrait investir 100 milliards par an, mais on arrive juste à la moitié", a-t-il indiqué et précisé qu’il s’agit souvent de petits projets ayant des difficultés d’avoir accès à des financements importants.

En réponse à une question d’un journaliste relative au nouveau SET-Plan, qui a été adopté par la Commission européenne le 17 septembre 2015, Etienne Schneider a indiqué qu’au cours des discussions, les ministres se sont rendu compte que l’UE a toujours "un avantage compétitif" en matière de transition énergétique, mais qu’il faut "veiller aux autres Etats tels que les Etats-Unis, qui sont juste derrière nous". "Si nous ne nous mettons pas d’accord pour vraiment mettre toutes nos ressources en commun et pour mieux les investir, nous allons perdre cette course", a-t-il mis en garde. La conclusion tirée par les ministres de l’Energie est selon lui que "nous devons mettre en commun tous nos efforts pour avancer dans ce domaine".

Miguel Arias Cañete a pour sa part salué une "implication beaucoup plus importante" des Etats membres. Selon lui, ceux-ci ont été consultés par la Commission pour établir les dix priorités du plan dans un souci de transparence et d’une coopération accrue "de bas en haut".

Etienne Schneider a par ailleurs indiqué que des conclusions sur la gouvernance en matière d’énergie seront communiquées à l’issue du Conseil "Transports, télécommunications et énergie" du 26 novembre 2015. Il a ajouté que la Présidence luxembourgeoise "est optimiste d’avoir un accord sur une gouvernance robuste" lors de ce Conseil.

  • Mis à jour le 23-09-2015